C’est la chienlit[1] dans l’état de droit[2]… ?
A intervalles réguliers, à chaque occasion opportune, le Président de la République, le « Garde des Sceaux » Ministre de la Justice, le Ministre de l’Intérieur et tant d’autres représentants de la nation à tous niveaux à travers le pays, assènent à qui veut bien encore l’écouter et l’entendre… « La France est un état de droit ! ».
Cette proclamation d’estrade, coup de menton politique répétitif superflu surjoué, confine à l’absurde, à la farce, voire à l’insupportable hypocrisie, quand on sait à quel point l’état français est à ce jour devenu incapable de faire respecter ses lois et ses règlementations, non seulement par le citoyen lambda, mais aussi et le fait est plus lamentable encore, par ceux-là mêmes qui sont en charge de les faire appliquer !
Pour illustrer le propos, trois exemples récents parmi des dizaines d’autres suffiront…
- Les refus d’obtempérer.
- Les manifestations interdites.
- Le refus d’application de la loi du 30 novembre 2021 dite « loi sur la maltraitance animale ».
Les refus d’obtempérer
- + 64% depuis 2018 – près de 28.000 délits en 2021 – 1 toutes les 20 minutes…
Le gendarme ou le policier ne fait plus autorité, non plus d’ailleurs que le maire, l’enseignant, le parent même, depuis que toute les formes de pouvoir sont contestées par une part grandissante de nos concitoyens qui considèrent qu’obéir est une forme de faiblesse et que toute domination est une violence. L’insoumission est d’ailleurs devenue le slogan d’un parti politique qui s’honore du non-respect des lois de la république et n’hésite pas, le cas échéant, à molester ses représentants et à prôner, érigée en règle, la désobéissance civile.
Affligeant 1er exemple d’un comportement honteux, indécent et anti-démocratique !
Les manifestations interdites
- Le récent scandale des « méga-bassines » à SAINTE-SOLINE les 24 – 25 et 26 mars 2023 ou des parlementaires portant écharpes tricolores se sont commis avec des « écolo-terroristes » et des groupuscules combattants fascistes, à la tête d’une manifestation « guerrière », interdite par arrêté préfectoral du 17 mars 2023.
Affligeant 2ème exemple d’un comportement honteux, indécent et anti-démocratique !
Le refus d’application de la loi du 30 novembre 2021 dite « loi sur la maltraitance animale ».
- La date d’application de ce texte (contestable ou justifié selon ses victimes ou ses auteurs) a été fixée par le législateur en décembre 2028 !
Or, depuis décembre 2021, anticipant de 7 années en toute illégalité ladite échéance, des maires en France[3], dont le nombre augmente chaque jour davantage, interdisent sur le territoire de leurs communes, l’installation des Cirques itinérants avec animaux issus de la faune sauvage ou non. Ces officiers de police judiciaire « hors-la-loi »[4] et ségrégationnistes à l’égard du peuple circassien, n’hésitent pas à provoquer directement et violemment les propriétaires de ces établissements, dont l’activité sévèrement règlementée[5] est cependant encore parfaitement licite jusqu’à fin 2028.
Affligeant 3ème exemple d’un comportement honteux, indécent et anti-démocratique !
Comment donc exiger du quidam moyen le respect des institutions nationales, des codes républicains, des droits et des devoirs qu’impose le « vivre ensemble » en harmonie, lorsqu’à tous les stades du pouvoir, les élus de la nation, garants des principes de l’état de droit, débiteurs de moralité et d’exemplarité envers le peuple, en deviennent les premiers violeurs, les premiers « flagrants-délinquants » ?
De faux-naïfs s’étonneront encore du discrédit, de la disqualification de la classe politique, de l’apogée de défiance à son égard… et de l’abstentionnisme électoral ?
Cherchez l’erreur… ?
On ne respecte que qui est respectable ! « Le respect ça se mérite, monsieur Borlase, il ne vous est pas donné avec l’uniforme de la Marine Royale. » (Douglas REEMAN)
[1] Le chienlit, d’abord orthographié chie-en-lit, est initialement un personnage typique du Carnaval de Paris. Il est à l’origine d’un substantif féminin : la chienlit, entré dans l’Histoire de la politique française en 1968, popularisé par Charles de Gaulle, alors président de la République, dans le cadre des événements de mai 1968 pour décrire le désordre ambiant. (Source Wikipédia)
[2] Le concept d’État de droit est théorisé par le juriste Hans Kelsen au début du XXe siècle qui le définit ainsi : un « État dans lequel les normes juridiques sont hiérarchisées de telle sorte que sa puissance s’en trouve limitée ». Les lois doivent premièrement y être connues (publiques), deuxièmement personne ne peut y échapper, troisièmement elles doivent s’appliquer réellement et quatrièmement, la transgression de la loi doit entraîner des sanctions. (Source Vie-Publique).
[3] Les plus récents incidents se sont produits à Argenteuil, à Nice et à Saint-Laurent-du-Var.
[4] Condamnés par l’autorité administrative à chaque fois qu’une procédure est engagée
[5] La plus règlementée au monde.