[1]JUSTICE : l’inaccessible étoile[1]…
Par moralisme progressiste et pour pouvoir s’en honorer, les Hommes[2] ont eu l’audace d’inventer le concept de « justice »[3] pour s’aviser de corriger les inégalités natives et subséquentes[4]…
Y sont-ils pour autant parvenus ?
Eu égard à un résultat aisément constatable, le doute est à bon droit permis !
L’égalité est en réalité une fable[5] ; l’injustice du sort et ses résultantes dissemblances est originelle, sorte de tare, de misérable fatalité attachée à toute vie : en l’état actuel des connaissances, hors décisions et/ou manipulations préméditaires en effet, l’être végétal, animal ou humain, ne choisit ni son temps, ni sa provenance, ni son état, ni son espèce, ni son genre, ni les données de son avènement, ni encore celles de sa disparition… Peu ou prou il les subit, soit avec félicité, soit avec douleur, selon les occurrences, les lieux, les périodes, l’environnement, les relations, les pouvoirs et/ou leurs institutions…
N’était-ce donc pas chimérique entreprise que de vouloir par légalisme, remplacer l’irrationnel par le sensé, l’irresponsable par le sage, le pervers par le pur, l’amoral par le vertueux, l’immoral par le chaste, l’immonde par le décent… autrement dit, tenter de transformer le démon en un dieu ?
En imaginant établir l’ordre juste, les élites n’ont-elles pas cherché à se diviniser ou ne se sont-elles pas tout simplement donné bonne conscience ?
Car au fond, sous ce masque vertueux portant l’étiquette de « JUSTICE », rien n’a véritablement changé depuis la nuit des temps, sinon l’apparence trompeuse d’impartialité, d’égalité et/ou d’équité !
Selon Jean-Jacques ROUSSEAU[6], « l’Homme naît naturellement bon et heureux, c’est la société qui le corrompt et le rend malheureux ». Le philosophe ne pouvait qu’ignorer l’héritage génétique, théorisée un siècle plus tard par DARWIN et MENDEL[7].
En vérité, l’individu naît unique, doté avant l’heure d’un capital à géométrie variable à tous points de vue, parfaitement inégal de corps et d’esprit à un autre !
Là ou ROUSSEAU avait raison, c’est que ladite fortune ou infortune liminaire, évolue au fil des années à raison d’une éducation incontrôlable, d’une instruction orientable, de l’inévitable formatage idéologique ou religieux, de l’inéluctable pollution sociétale, conditionnant ainsi chez chacun des mortels, une vision, une approche et une interprétation plus ou moins orientée du bien et du mal, du juste et de l’injuste, du bon et du mauvais, du noble et du vil… ordonnançant en conséquence l’équilibre de son entendement, de sa pensée, de ses diagnostics et de ses arbitrages.
C’est ainsi que depuis une cinquantaine d’années…
- La magistrature syndiquée qui a majoritairement infiltré l’institution judiciaire du pays, rend davantage la justice au nom d’une idéologie qu’au nom du peuple français !
- La considérable cohorte des maîtresses et des maîtres « marxisés ou trotskysés » de l’instruction nationale républicaine, déforme machiavéliquement les modèles économico-sociaux, corrompant le discernement des esprits novices et/ou rééduquant[8] les potaches, en masquant ou en réécrivant doctrinalement des pans d’histoire de France.
- Hormis quelques très rares exceptions, les journalistes ou réputés tels, se sont mués en propagandistes ou posticheurs « gauchcaviardisants », méprisant l’information objective contradictoire pour y substituer une actualité revue, corrigée, présentée et commentée selon leur prisme dogmatique déformateur ou reformateur.
En évoquant supra l’imposture de quelques-uns des acteurs majeurs de notre corps social, censés condamner les injustices, prévenir, gommer ou dénoncer les inégalités, point n’est davantage besoin de démontrer leur permanence et/ou leur rémanence, nonobstant la multitude des codes[9] rédigés et publiés au fil des siècles pour les pallier.
Quant à l’indépendance de la justice, elle n’est que galéjade à destination des naïfs ou des candides. S’il ne fallait qu’en rapporter une seule preuve contraire : la participation de juges à des manifestations et/ou des meetings politiques prônant l’insoumission aux lois, ainsi que la désobéissance civile, l’administrerait !
Brandir donc comme valeurs suprêmes, étendards de nos démocraties, justice et égalité, résulte tout bonnement d’un état de cécité, d’angélisme ou de béatitude coupable !
Aurait-il fallu pour autant ne rien tenter ?
Certes non, l’intention était séduisante et humaniste, mais tant que la nuisible espèce humaine, infectée de ses déficiences originelles et diaboliquement instruite d’infinies perversités peuplera la planète, JUSTICE et ÉGALITÉ ne demeureront malheureusement que vaines espérances…
[1] Expression de sa chanson « La Quête » (1968), empruntée à Jacques BREL.
[2] Au sens anthropologique du terme.
[3] La justice correspond d’abord à un idéal philosophique et moral qui renvoie à la notion d’égalité entre les citoyens et d’équilibre dans leurs relations.
[4] De chance – de classe sociales – de règles sociétales – de revenu – de handicap – d’orientation sexuelle – de religion…
[5] «Tous les hommes naissent libres et égaux en droit » Qu’on me pardonne, mais c’est une phrase que j’ai beaucoup de mal à dire sans rire… Pierre DESPROGES (1939-1988).
[6] 1750 « Discours sur les sciences et les arts ».
[7] La génétique n’est apparue qu’au début du XXème siècle, ses prémices remontant au XIXème, avec en 1859 la publication par DARWIN de sa théorie sur l’évolution avec son texte « l’Origine des espèces », et en 1865 celle des lois de MENDEL.
[8] Au sens Stalinien du terme.
[9] Pas moins de 74 codes juridiques sont applicables en France actuellement, plus si l’on prend en compte les codes de déontologie. Expression de sa chanson « La Quête » (1968), empruntée à Jacques BREL.