France Haute Tension : DANGER !

La réforme des retraites : l’arbre qui cachait la forêt… !

Il suffit d’observer, d’écouter, de palper le pouls des Français, pour percevoir cette sourde et profonde colère qui monte depuis des années et s’exacerbe aujourd’hui au plus profond de nos villes et de nos villages, au sein des classes sociales prolétariennes, paysannes, même bourgeoises… voire au-delà… précisément au moment où le Gouvernement présente un projet de réforme des retraites…

L’occasion fait le larron dit-on… mais la tension présente s’est en réalité construite à partir d’une lente et longue accumulation de désillusions…

Depuis les années quatre-vingt, jusqu’au « ras le bol » manifesté aujourd’hui, plus le temps a passé en effet, moins nos concitoyens n’ont pu concevoir et accepter…

  • Que dans notre pays, réputé riche, le prix de la « sueur du travail » de ses plus humbles créateurs de valeur, ne leur permette pas de vivre décemment !
  • Que dans notre pays, les paysans, infatigables nourrisseurs de la planète, soient arbitrairement mis au banc écologique de la société et face à l’hégémonie des distributeurs, ne puissent pas tirer le juste revenu de leurs productions !
  • Que dans notre pays, champion du monde des prélèvements fiscaux et sociaux, les services publiques (éducation – santé – justice – sécurité – transport – administration…) soient devenus défaillants, non pas tant par manque de moyens financiers, mais par surpoids technocratique !
  • Que dans notre pays, les trois valeurs républicaines « Liberté – Égalité – Fraternité » soient un peu plus chaque jour bafouées par les corporatismes, la défense d’intérêts catégoriels exorbitants du droit commun, le sacro-saint principe de précaution, les discriminations, la dictature des minorités !
  • Que dans notre pays, les services de l’état et des collectivités territoriales financés par l’argent des contribuables, ayant subrepticement inversé les facteurs, s’autoprotègent, s’autoalimentent, s’autogèrent et s’autosatisfont, au préjudice des usagers devenus leurs otages et leurs serfs !
  • Que dans notre pays, le principe constitutionnel de laïcité soit sans vergogne remis en cause dans tous les compartiments de la vie sociale : l’école, le collège, l’université, l’espace public, l’entreprise publique et privée !
  • Que dans notre pays, la violence et les trafics en tous genres se soient installés et incrustés au cœur des cités, au coin de chacune de nos rues les plus reculées, abandonnant le citoyen à la merci, à la botte ou à la vindicte des délinquants !
  • Que dans notre pays, une « Injustice » à impartialité remarquablement variable, érige par idéologie, les victimes en coupables et les coupables en victimes !
  • Que dans notre pays, une classe politique « hors-sol », grotesque héritière de Pantalon[1], gesticulante, démagogue, nantie de privilèges, s’exonère de civilité, d’exemplarité, de probité, du respect d’autrui… et accessoirement d’attention au « Peuple Citoyen »[2] !
  • Que dans notre pays, une caste intouchable de grands commis de l’état issus de la même « usine » et/ou obédience, immuables et indétectables par le commun des mortels, se soit de longue date, substituée aux élus de la république, agissant en efficients sous-marins « politicards », orientant, étouffant, nourrissant ou paralysant toute évolution, tout projet, toute réforme… en fonction d’intérêts particuliers dont eux seuls connaissent les vrais bénéficiaires !
  • Que dans notre pays, les valeurs et les pratiques historiques, les traditions et les divertissements populaires, les singularités régionales et/ou locales soient montrées d’un doigt excommunicateur, critiquées, piétinées, combattues, éradiquées… au motif de prétendus changements sociétaux qui ne sont en réalité que les fantasmes de groupuscules activistes aux théories fascisantes !
  • Que dans notre pays, l’instruction nationale, fondée pour former des citoyens[3], ait substitué à l’enseignement de la lecture, de l’écriture, du calcul, de bien d’autres sciences utiles… du libre arbitre[4], de la formation du jugement… et du respect d’autrui… l’intoxication des masses par une pensée unique conduisant volontairement et inexorablement à la paresse intellectuelle (si ce n’est physiologique), à l’analphabétisation, à l’inculture, au crétinisme généralisé… et in fine à l’inemployabilité immédiate !

Toute ces rancœurs, ces déceptions, ces ressentiments découlant de promesses chimériques faites au fil de l’eau par des « politiciens escrocs » de tous bords, irresponsables et dangereux, associées à une fracture sociale béante issue des pratiques d’un capitalisme libéral[5] exacerbé ayant rendu ces dernières années, les pauvres encore plus pauvres et les riches encore plus riches, constituent à travers tout le pays une véritable « sainte-barbe »[6] que la moindre étincelle peut transformer en monstrueuse explosion sociale… voire en mutinerie ou insurrection générale, si les extrémistes de toutes tendances doctrinales, laïques et/ou religieuses viennent à actionner généreusement le soufflet !

« L’insurrection est l’accès de fureur de la vérité » – Victor HUGO – Les Misérables.


[1] Pantalon, célèbre Géronte de commedia dell’arte aux comportements ridicules et hypocrites.

[2] Peuple citoyen. La démocratie, le défi de notre temps – Jean-Claude MAIRAL – Editions Arcane – 2014.

[3] Être citoyen implique que l’on fait partie d’un corps politique, d’un État, que l’on a dans ce corps politique des droits et des devoirs. (Source Wikipédia).

[4] Selon DESCARTES, philosophe français du XVIIe siècle, un acte n’est libre que s’il résulte d’un choix de notre volonté. L’exercice de la volonté qui consiste à faire ou non quelque chose, c’est le libre arbitre.

[5] De Gaulle : « Le capitalisme n’est pas acceptable dans ses conséquences sociales. Il écrase les plus humbles. Il transforme l’homme en un loup pour l’homme. » – 17 juillet 2014.

[6] La sainte-barbe désigne divers espaces d’un navire, liés à l’entreposage des poudres et matériels d’artillerie.  (Source Wikipédia)

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