Qui de l’œuf… ou de la poule… ?
Il ne semble pas que la question soit définitivement tranchée entre philosophes et scientifiques ? Paradoxalement, essayer de déterminer quel est l’élément d’origine dans un cas de cause à effet circulaire, semble une problématique impossible à dénouer… ?
S’agissant de la Société, ce doute n’est assurément pas permis !
Le recul civilisationnel, la décadence sociale, économique et culturelle, la déliquescence sociétale, la tension identitaire, la fracture communautaire, la violence intra et interclasses sociologiques sont incontestablement, le fruit né de la pensée spécieuse et cynique, du verbe et de l’action, ininterrompus, pernicieux, itératifs, amplifiés par les nouvelles techniques de communication, des idéologues dogmatiques, philosophes, politiques, séculiers, athées ou confessionnels historiquement patentés de toutes obédiences et/ou des nouveaux apprentis-sorciers, faux-prophètes contemporains proactifs, sévissant sur les réseaux sociaux, baptisés promptement, impudemment et pompeusement « influenceurs ».
Ces mystificateurs professionnels, ces asséneurs de théories et/ou de doctrines toutes aussi nébuleuses qu’hasardeuses, ces agitateurs de tribunes et de lucarnes médiatiques, ces colporteurs de mensonges et de fausses nouvelles, ces fomentateurs de division, ces prêcheurs fanatiques générateurs et propagateurs de haine, ces propagandistes cracheurs d’avanies et d’abjections, autrement dit : ces antihumanistes, sont à la fois responsables et coupables[1] de la perversion exponentielle des pratiques de l’humanité et de la déviance morale et comportementale des peuples !
Dans l’actualité hexagonale, la conversion de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale en temple « pantalonien »[2] populacier, médiocre, référence « Élysée Montmartre »[3], en est une illustration suffisamment édifiante !
Tous ces leaders d’opinions consacrés, « gourous » idolâtrés par des apôtres prosélytes, sont assurément responsables dans l’acception « jouer un rôle premier et devoir en répondre… » et coupables au sens étymologique du terme latin « culpabilis » : « qui a commis une transgression, un acte condamnable selon la loi civile ou morale… » !
De l’origine à nos jours, l’histoire de l’humanité est ponctuée des harangues, des escroqueries et des impostures intellectuelles et/ou spirituelles, principalement dirigées et déployées au préjudice des masses populaires crédules vulnérables, émanant de ces faux-monnayeurs, énonciateurs responsables de promesses séduisantes, et lucidement, abjectes coupables de tromperie, sachants dès leur énonciation que leurs dits serments ne seront jamais honorés !
… Des mystifications les plus légendaires…
- La promesse d’amour au nom d’une divinité ou d’un prophète… tout en se rendant coupables sous sa référence, des pires crimes contre l’humanité !
- La promesse de la suprématie prospère du prolétariat… tout en se rendant coupables de la suppression des droits individuels dans un système où chacun devient esclave de l’état !
- La promesse d’enrichissement et d’émancipation des individus, du progrès indéfini… tout en se rendant coupables de l’exploitation éhontée de l’Homme[4] et de la destruction des liens humains non marchands !
- La promesse des valeurs de « Liberté – Égalité – Fraternité »… tout en se rendant coupables apologistes de corporatismes[5], de différences de traitement[6], de ségrégations[7], de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie !
- La promesse d’instruction, d’élévation et d’affranchissement des citoyens… tout en se rendant coupables du retour à l’obscurantisme, à l’analphabétisme[8] et à l’incapacité à réfléchir mathématiquement[9] !
- L’immuable promesse d’enrichir les plus déshérités… tout en se rendant coupables de protéger les plus proches et les plus menaçants nantis du pouvoir en place !
… jusqu’aux farces les plus énormes du répertoire politique, séquentiellement resservies…
- Dans les services publics et de l’état, la promesse du « dégraissage du mammouth »[10]… tout en se rendant coupables, au détriment de l’effectif et de l’efficience des acteurs de terrain, de la croissance endémique de systèmes administratifs tentaculaires, de l’existence d’innombrables et coûteux comités « théodule »[11], surabondamment dotés d’anonymes immuables et irresponsables technocrates[12] !
- « Plus personne dans la rue avant la fin de l’année… » une promesse du Président de la République en décembre 2017… tout en se rendant coupable du doublement des « sans domicile fixe » de 2020 à 2023 !
- La promesse cycliquement réitérée de simplification[13] et de débureaucratisation[14] du pays… tout en se rendant coupables d’avoir atteint la pole position mondiale, tant en matière de production législative et de normes[15], que du poids de la fonction publique, rapporté au taux d’activité des citoyens !
- L’historique et récurrente promesse d’une réforme du « mille-feuilles » administratif national[16]… tout en se rendant coupables de l’empilement durable et ruineux des structures, de leurs élus et de leurs agents territoriaux !
… l’évolution civilisationnelle ne se conçoit décidément pas à partir de la base ; elle se manifeste incontestablement en provenance du sommet, sous l’influence dominante de guides initiatiques spirituels ou temporels, femmes et/ou hommes, responsables originels de desseins, d’orientations, de postures et de trajectoires, qu’ils élaborent malignement, enseignent, prescrivent et imposent au gré des vents sociaux porteurs, susceptibles finalement, de les rendre coupables devant l’histoire, de la dégénérescence et de l’avilissement des troupeaux !
Le défaut suprême affectant toute classe dirigeante est qu’elle pose en principe de gouvernance, certitudes, justification et auto-absolution !
[1] Le 4 novembre 1991, dans le sinistre scandale du sang contaminé, Georgina DUFOIX, ancienne ministre des Affaires sociales et porte-parole du gouvernement Fabius (1984-1986), estime sur TF1 : «Je me sens profondément responsable; pour autant, je ne me sens pas coupable, parce que vraiment, à l’époque, on a pris des décisions dans un certain contexte, qui étaient pour nous des décisions qui nous paraissaient justes. »
[2] Néologisme : dérivé de « pantalonnade » qui signifie farce burlesque jouée par « Pantalon », personnage hypocrite de la comédia dell’arte (19ème siècle).
[3] Mythique temple du catch.
[4] Au sens anthropologique du terme.
[5] Ex. les 42 régimes de retraite.
[6] Ex. L’inégalité des rémunérations hommes/femmes.
[7] Ex. La nécessité de légiférer pour imposer une parité en politique.
[8] 18 % des demandeurs d’emploi sont en forte difficulté en littératie et numératie. Ce taux monte à 25% pour les demandeurs d’emploi ayant plus de deux ans de chômage.
[9] L’étude mondiale PISA qui classe et évalue les systèmes éducatifs dans le monde, souligne une « baisse inédite » des performances des élèves. La France est 23ème et chute lourdement en mathématiques.
[10] Propos de Claude ALLÈGRE – Ministre de l’éducation nationale – juin 1997.
[11] Expression créée en 1963 par le Général de GAULLE.
[12] Ex. Dans l‘éducation nationale, un personnel administratif ou d’encadrement pour 2 enseignants (données 2023).
[13] Le « choc de simplification » annoncé par François HOLLANDE en octobre 2013.
[14] L’annonce de François BAYROU dans son discours de politique générale du 14 janvier 2025.
[15] Actuellement, près de 90.000 articles législatifs et 250.000 articles règlementaires.
[16] Coût annuel pour le contribuable : 7.5 Md d’euros.