Similitudes…

By 10 décembre 2018 Non classé

Similitudes…

9 décembre 2018

Observateur, auditeur et accompagnateur attentif de longue date, des principales institutions du secteur dit « de l’économie sociale et solidaire » (Coopératives, Mutuelles, Associations…), je ne puis raisonnablement m’interdire, l’audacieux, mais très intéressant exercice, consistant à établir le parallèle, entre le fondement des évènements que vit en l’instant notre pays, l’État FRANCE et l’origine de certaines manifestations de déception et de colère, qui, de plus en plus fréquemment, se manifestent au sein de ces entreprises « Collective » au modèle si singulier.[1]

D’un côté comme de l’autre, on se recommande de Valeurs « phares » fondatrices, historiques, identiques…

  • Démocratie.
  • Egalité – Equité.
  • Fraternité – Solidarité.
  • Liberté – Indépendance.
  • Transparence…

D’un côté comme de l’autre, la Vocation originelle des modèles est la mutualisation de biens et/ou de services, pour les rendre plus accessibles et moins coûteux au plus grand nombre ; leur Finalité : la création de conditions compétitives de production et la répartition équitable de la valeur collectivement générée.

D’un côté comme de l’autre, au fil des dernières décennies, on exprime, de façon de plus en plus prégnante, les mêmes constats…

  • L’abstentionnisme électoral – L’absentéisme aux assemblées générales ; ces deux comportements croissants.
  • L’inconstance – L’infidélité.
  • La défiance – Le discrédit.
  • La remise en question de l’utilité des organisations, des systèmes et des structures.
  • Le rejet des « élites » – L’inflation des « débarquements » de responsables opérationnels.
  • L’insatisfaction généralisée – L’expression revendicative sur des thèmes identiques…
    • Détournement et/ou confiscation du pouvoir.
    • Déficit de communication – Absence de consultation – Distension de la relation humaine.
    • Eloignement culturel et territorial.
    • Spoliation de valeur sans contrepartie – Baisse de pouvoir d’achat ou de revenus.
    • Investissements superflus, impropres, inadaptés, irrationnels et/ou indécents – Gaspillages éhonté de moyens opérationnels.
    • Privation de libertés – « Ras-le bol » des contraintes technocratiques.
    • Dissociation de la tête et du corps social – Rupture entre siège et terrain.
    • Humiliations, mépris, iniquité, cynisme vis-à-vis des acteurs les plus modestes…

D’un côté comme de l’autre, en même temps (comme il est désormais convenu de dire), on s’enferme dans ses certitudes et ses trajectoires stratégiques, justifiant le malaise perçu, par de sempiternelles doctes, cartésiennes, mais absconses explications…

  • L’évolution sociétale (plus d’individualisme… plus d’indisponibilité… déficit d’envie, de courage et d’engagement de la jeunesse… perte des repères… déliquescence des valeurs… déstructuration de la cellule familiale… développement des nouvelles techniques de l’information et de la communication…).
  • L’obsolescence naturelle fatale des modèles économico-sociaux « classiques ».
  • L’incompréhension des stratégies par la « masse » (ils ne comprennent rien…).
  • L’inaptitude, l’inculture, l’ignorance, le passéisme ou bien encore l’obscurantisme de la « base » (ils ne peuvent pas comprendre…).
  • L’inconséquence, l’inattention, la négligence du peuple (ils ne lisent rien de ce qu’on leur transmet…).
  • Une résistance atavique aux changements et aux réformes (des gaulois rétrogrades…).
  • Une culture nationale de la contestation… (ils ne sont jamais contents…).

Mais d’un coté comme de l’autre… depuis trois décennies… subrepticement…

  • Au niveau de l’État France… qu’est-il réellement advenu du Citoyen.. ?

Qui consomme toujours plus, la valeur qu’il produit ?

Qui se déploie, se duplique, s’engraisse et/ou s’enrichit[2] à ses dépens ?

Réponse : la technostructure, pour laquelle ce Citoyen commun n’existe absolument plus comme bénéficiaire, mais exclusivement comme ressource anonyme « contribuable » !

  • Au niveau de la plupart des grands groupes Associatifs[3], Mutualistes[4] ou Coopératifs[5]… qu’est-il réellement advenu de l’Associé, de l’Adhérent, du Coopérateur.. ?

Qui consomme toujours plus, la valeur qu’il produit ?

Qui se déploie, se duplique, s’engraisse et/ou s’enrichit[6] à ses dépens ?

Réponse : la technostructure, pour laquelle il n’existe absolument plus, ni comme Associé, ni comme Adhérent, ni comme Coopérateur commun, mais exclusivement comme ressource anonyme « cliente » !

Comment peut donc s’expliquer cette lente mais constante déviance, ce dévoiement progressif, cette dérive exponentielle autodestructrice infernale, jamais autant qu’à ce jour, enregistrée ?

Force est de constater que d’un coté comme de l’autre, les mêmes causes ont produit les mêmes effets…

Que ce soit au niveau de l’État ou des Instituions ressortissantes de l’E.S.S[7], leurs esprits supérieurs « penseurs-décideurs », à la brillante connectique cérébrale innée ou ultérieurement acquise, comme des apprentis-sorciers conscients ou inconscients, par dessein asservissant, imbécilité génétique ou naïveté coupable, ont tout simplement joué la facilité de l’assistanat, contre l’exigence de l’émancipation, le complaisant « faire à la place de », contre les contingences de la pédagogie !

Plus l’individu s’élève en effet, tous apprentissages humanistes confondus (fondamentaux – civiques – culturels – artistiques – techniques – commerciaux – économiques et de gestion…), plus il se libère des structures infantilisantes, plus il s’affranchit des « béquilles » technocratiques, plus il prend confiance, plus il s’autonomise, plus il se montre audacieux, plus il crée, plus il s’élève, plus il produit de valeur et par conséquent, moins il revendique l’assurance, la sécurité, la garantie, l’aide… mais par contre, dans le même temps, plus il requiert l’efficacité, la souplesse, la pertinence, la compétitivité des structures.

Inversement, plus on assiste l’individu, plus on supplée son ignorance en pensant et en agissant à sa place, plus on se substitue à lui face à ses obligations foncières, qu’elles soient familiales, citoyennes ou professionnelles… moins on l’encourage au progrès et à l’excellence.

Au plus on l’abêtit, au plus on le « béquille » intellectuellement, techniquement ou matériellement, au plus on le conduit à mendier sans fin les moyens de sa subsistance… mais par contre, dans le même temps, on accroît mécaniquement une dépendance et une soumission qui peut présenter de l’intérêt pour des autocrates en puissance.

Quant aux structures, dans ce scénario narcotique ? Naturellement, inéluctablement, elles s’épaississent, elles s’autoalimentent, elles surgonflent, elles explosent, devenant financièrement insupportables pour ceux-là mêmes qui s’y abreuvent. Car « boulimiquement », besoins, sollicitations, mains tendues n’ont plus de limites, nécessitant toujours plus d’assistants, d’assistants-d’assistants, d’assistants-d’assistants-d’assistants, en tous genres, en tous domaines, à tous instants… à l’infini jusqu’à la rupture… Car in fine, l’assisté, toujours plus ponctionné, abondant bon gré, mal gré, à une « superstructure » aux coûts en continuelle inflation, n’en peut plus, et avec l’ingratitude des « allaités », se retourne violemment contre ses malavisés bienfaiteurs !

C’est dès lors la révolte des « jouets » des gouvernances !

Comment peut-on sortir de cette spirale dévastatrice, sinon en substituant urgemment l’application stricte des valeurs qui sont celles de la République d’une part et de l’I.S.S d’autre part, à leur seul affichage habituel bienséant ?

  • En repositionnant immédiatement L’HUMAIN au cœur des dispositifs étatiques institutionnels et entrepreneuriaux.
  • En réinstaurant exemplairement[8], sans délai, tous azimuts, verticalement et horizontalement, la culture du respect, de l’écoute, de la concertation, du temps de la réflexion avant l’urgence de l’action, de la prise en compte du bon sens de l’autre, de la pédagogie[9], de la transparence, de l’indispensable et légitime compte-rendu[10].
  • En rétablissant une authentique justice sociale, une vraie équité, à combiner nécessairement à une saine exigence contributive vis-à-vis de tous les acteurs, Citoyens, Associés, Adhérents, Coopérateurs (travail => embauche … profit => partage … qualité => dividende … contribution => distribution … productivité => attribution … présentéisme => rétribution … écologie => compensations … efforts => pouvoir d’achat…).
  • En dégraissant drastiquement les « mammouths » étatiques et privés[11], pour leur donner plus d’agilité, plus d’efficience, au moindre coût, puisqu’il serait insensé d’imaginer donner instantanément plus à leurs bénéficiaires, par tout autre moyen que celui de réduire considérablement les dépenses publiques, de même que le train de vie des structures et superstructures collectives[12], afin qu’elles gagnent en productivité et confisquent moins de valeur.
  • En libérant l’énergie des « compétiteurs de l’économie nationale et locale », par une suppression massive notable, de multiples et toutes aussi inutiles que stupides obligations diverses et variées, contraintes légales, réglementaires, administratives, normes, prescriptions, règlements ineptes, économiquement et socialement castrants, dont notre pays détient le triste record du monde et qui constituent l’aliment principal à fort « indice de consommation[13]», surnourrissant nos boulimiques systèmes technocratiques.

Le temps presse !

 

 

[1] Cf. les récentes révoltes des Associés Coopérateurs laitiers et sucriers.

[2] Au sens « mastodontien ».

[3] Type Associations de Gestion et de Comptabilité.

[4] Type Banques soi-disant propriétés de leurs Clients.

[5] Type Artisanaux, Agricoles, Commerciaux.

[6] Même remarque que ci-dessus.

[7] E.S.S = Economie Sociale et Solidaire.

[8] Elites en tête.

[9] Instructive et explicative.

[10] Au sens de « rendre des comptes ».

[11] Les institutions de l’E.S.S sont privées.

[12] Associatives, Mutualiste, Coopératives.

[13] Critère utilisé en zootechnie pour mesurer l’efficacité de la conversion d’un aliment en un « croît pondéral ».

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