Au bal des faux-culs…

By 25 janvier 2021 Billet d'humeur

AU BAL DES FAUX-CULS…

Au bal des faux-culs, dans le cortège de nos « politicards au placard » historiquement disqualifiés, déchainés pour exister médiatiquement, c’est à qui sera danseuse ou danseur étoile… !

« Technocratie bloquante… », « Naufrage bureaucratique… », « Millefeuille administratif… », « République bananière »… les prédicats ne manquent pas, chacun d’entre-eux y va de ses qualificatifs les plus démonstratifs et venimeux, pour illustrer dans ce contexte pandémique que vit notre pays, la lourdeur et l’amorphisme de notre énarchie…

Sénilité précoce, amnésie, crétinisme atavique, « foutage de gueule »… ou tout simplement, traditionnelle incurable mauvaise foi de la camarilla, aucun de ces imprécateurs ne semble se souvenir qu’il a directement ou indirectement par parti interposé, contribué depuis les années 70 à construire, démultiplier, surmultiplier et stratifier cette machinerie démoniaque, affranchie, autoalimentée, inexorable, arrogante, froide, impénétrable, dévorante, implacable, inamovible, intouchable, anonyme, incontrôlable, inépuisable, que constitue l’ensemble des grands corps de la nation.

Un Ministre de l’Éducation Nationale inhabituellement honnête et lucide, évoquant son administration, avait osé en son temps, outrageant ainsi la susceptible intelligentsia conservatrice, évoquer la nécessité de dégraisser le « mammouth »…

Il aurait pu sans risque situer l’animal dans le troupeau des mastodontes adipeux de la nation !

Exception faite des pays qui se recommandent encore de l’idéologie Marxiste, nous sommes en effet celui, ou dans tous les secteurs et rouages de l’état (système de santé, éducation, travail, industrie, commerce, artisanat, agriculture, finances, justice…), les agents « administratifs » sont plus nombreux que les acteurs « opérationnels » !

Rien d’étonnant donc dans tout le service public, qu’à la fois sur le terrain, on pleure des effectifs cruellement manquants pour plus d’efficience et on fait le singulier constat d’une augmentation incessante de la masse globale de ses fonctionnaires.

Nous souffrons clairement d’une « obésité » bureaucratique congénitale ruineuse et dans les périodes de fortes turbulences ou la sveltesse, la mobilité et l’agilité sont facteur-clé de succès,  selon le vocabulaire des scientifiques de santé, nous constituons une société à hauts risques, en développant cette comorbidité qui pourrait nous être fatale.

Cette maladie a malheureusement gagné le secteur privé au fur et à mesure de constantes concentrations.

Elle sévit dans les grands groupes capitalistes ou mutualistes qui n’échappent plus en effet à ce syndrome du « mille-feuille », complexifiant, boursouflant et essoufflant à l’envie des systèmes organisationnels de plus en plus éloignées de l’excellence opérationnelle, par l’addition croissante de ce que l’on dénomme pudiquement des services « support »…

En réalité, ce sont toutes les forces actives et efficientes de terrain qui supportent évidemment ces systèmes, à tout le moins financièrement… quand ce n’est pas nerveusement… ployant sous des exigences formalistes et des contributions budgétaires de plus en plus douloureuses, nécessitant dans des contextes concurrentiels exponentiellement agressifs, de dégager en dépit de tout, toujours plus de marge, pour nourrir une hydre bureaucratique, tentaculaire et inassouvie, inlassable croqueuse de valeur, implantée au cœur même des innombrables couches des sièges sociaux.

La crise sanitaire de la COVID 19 aura, entre autres révélations, démontré l’impérieuse nécessité d’alléger urgemment le « sac à dos » des compétiteurs sur le terrains accidenté des marchés, dans tous les secteurs, publics comme privés, pour libérer leur énergie, leur donner les meilleurs motifs d’agir et de gagner, en amputant pas de la valeur qu’ils créent tout au long de leurs efforts et de leur parcours, la moindre part de cette richesse chaque jour plus indispensable à la compétitivité et à la performance des entreprises.

« Le carcan administratif Français…

C’est un mal diffus, fuyant, insaisissable. Il peut par sa seule présence décourager les conquérants, ensabler les bâtisseurs. Il frappe les plus beaux esprits comme les intelligences médiocres et peut tout dérégler au nom des règles. Un virus? Non, un tour d’esprit qui fait confondre directive et direction, commission et décision, procédure et discernement. Celui qui en est frappé se réfugiera dans le maquis du règlement. Avec lui, le verbe se fait norme et la vie mouvante, imprévisible, doit entrer de gré ou de force dans l’immense étagère de l’administration des choses. »

(Extrait d’un éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers – 20 avril 2020).

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