QUAND LES « PATRONS » SE METTENT À « DÉTONNER »…

By 13 avril 2019 Billet d'humeur

QUAND LES « PATRONS » SE METTENT À « DÉTONNER »…

Comment rester de marbre, lorsque les leaders des organisations professionnelles patronales se mettent à « détonner » dans les colonnes tellement hospitalières des médias ?

Les « patrons chrétiens » s’y sont récemment répandus en annonçant, avec cette très caractéristique odieuse hypocrisie cléricale, l’avènement d’une nouvelle « Massabielle » : les ronds-points et leur éclosion de « gilets jaunes »…

A n’en pas croire leurs yeux, ni leurs oreilles, ils y auraient découvert, Ô subite apparition, Ô soudain miracle… excusez du peu… l’irreconnaissance, la pauvreté, l’injustice sociale, la misère humaine, l’inégalité, l’abandon… autant de maux qui dépeignent réalistement en ce début de 21ème siècle, les « fractures » de la société laborieuse Française…

Que n’avaient-ils point nécessité de mettre la tête à la portière en virant pour changer de direction… Il leur eût bien simplement suffit de quitter la zone de confort de leurs tours d’ivoire, de descendre un instant de leurs piédestaux, d’écouter, de regarder, d’ausculter… pour entendre, voir et diagnostiquer… chez eux, dans leurs ateliers, leurs usines, leurs magasins, leurs entrepôts, leurs bureaux, leurs couloirs, leurs vestiaires, leurs cours, leurs parkings… ce mal-être ambiant, cette misère humaine, qui gangrène depuis plus de 30 ans, silencieusement mais sûrement, le corps social de beaucoup de leurs entreprises (y compris celles qui se recommandent des valeurs humanistes de l’économie sociale et solidaire… que je connais bien, mais que par charité humaine, je ne nommerai pas…), comme un véritable cancer qui prend le temps de ronger et d’anéantir un corps humain !

Quant aux « patrons MEDEF » pour compenser leur silence assourdissant dans le dossier GHOSN et tout de même exister à minima sur l’évènement, ils se sont crus obligés de jeter le discrédit sur la justice Nippone, en portant sentence, tels des procureurs, pour dénoncer (en méconnaissance d’un dossier auquel les avocats mêmes du prévenu n’ont pas totalement accès) une institution judiciaire qui, par ses singularités et son extrême rigueur, ne leur conviendrait pas et qui, toujours selon eux, serait susceptible de décourager de potentiels nouveaux investissements occidentaux…

On préférerait de beaucoup les entendre condamner clairement, haut et fort, les agissements commerciaux « douteux », les comportements « borderline », les abus manifestes de bien sociaux, les quasi-frauduleuses optimisations fiscales, les fermetures d’établissements injustifiées et leur lot de licenciements immérités, le soutien financier de causes criminelles avérées contre l’humanité… ainsi que les rémunérations tout autant exorbitantes qu’insoutenables de certains de leurs ressortissants… mais certes, c’est beaucoup demander…

Quitte à parler pour dire quelque chose d’intelligent, dites-nous donc, syndicalistes patronaux patentés innovants et communicants, comment développer l’emploi et créer à la fois valeur et croissance dans ce pays, autrement qu’en mendiant inexorablement des baisses de charges sociales contre de fausses promesses d’embauche !

Montrez-nous… comment vous pouvez gagner en productivité, en recréant du lien social dans vos entreprises entre la tête et les bras ; comment vous pouvez redonner de la fierté d’appartenance aux acteurs internes créateurs de richesse de vos sociétés par sa plus juste redistribution ; comment vous pouvez recréditer votre image par les seules valeurs qui identifient et différencient les vrais Chefs d’Entreprises, des profiteurs ou autres spéculateurs de tous poils : l’exemplarité, l’honnêteté, la loyauté, la probité et la moralité… mais là encore, c’est probablement beaucoup trop demander…

Comme dans toutes nos vieilles institutions, idéologiques, politiques, syndicales, étatiques… il est plus qu’urgent de remplacer les tenants du conservatisme par ceux du progressisme… et les « diseux » par des « faiseux » !

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